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Menaces sur la protection de l'enfance
28/04/2013 13:35GRENOBLE
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L'ambiance était déjà morose depuis un moment,au conseil général : tensions
entre les services,placardisation,cloisonnement,hiérarchisation,management par
le stress,etc.Le mariage entre bureaucratie et libéralisme,voulu par la réforme
général des politique public(visant à introduire des logiques de rentabilité dans
le service public),a bien pris.
Par ailleurs,la direction et les équipes de terrain sortent d'une série de fusions et
réorganisation à rallonge,qui ont entraîné leur lot de dysfonctionnements
lourds : postes réaffectés,temps-partiels imposé sou division sur plusieurs services,
alourdissement de la charge de travail.
Sous prétexte de "se rapprocher du public", les équipes de travailleurs sociaux ont
été enlevées des centre sociaux et recentralisées dans des locaux bunkerisés (codes,
badges,secrétariat) et parfois éloignées du terrain .Le transfert de dossiers d'un
travailleur à l'autre a été une catastrophe;impossible de savoir qui suivait qui.Idem
dans les services centraux :fusion des directions,réaffectation des services,avec des
bagarres pour piloter certains dispositif et en évité d'autres.Les patates chaudes
finissaient toujours par être traitées par les plus conciliants. Les chefs de
service se retrouvent avec un boulot monstre,une pression incroyable,qu'il gardent
pour eux ou font rejaillir sur leurs collaborateurs,selon le caractère.
La tension était d'autant plus forte que chacun s'attendait à ce que les budgets 2013
soient extrêmement serrés.Ça n'a pas manqué:la composition votée a bien montré
que la priorité pour le conseil général,en temps de crise,ce n'est pas le social,mais
les autoroutes (voir Le Postillon n°18). La protection de l'enfance,qui coûtait trop
cher,a particulièrement morflé. Peut-être que le bien-être des actionnaires de Vinci
est plus important que celui des gamins. Toujours est-il qu'il a fallu gérer ces coupes
budgétaires. Le directeur général des services a proposé un plan en trois "briques"
ce qui révèle bien état d'esprit.
Observant que les prix de journée payés pour les jeunes était plus élevés en
établissement (Maison d'enfant à caractère social, foyer, etc), l'idée a été de mettre
les gamins ailleurs.Il y avait deux solutions. Faire partir les plus vieux en les poussant
vers l'autonomie, en Foyer jeunes travailleurs, avec un accompagnement financier et/
ou social aussi allégé que possible, ou envoyer les plus jeunes en famille d'accueil.
C'est la deuxième solution qui a été choisie, en surfant sur l'image des affreux foyers
de la DDASS et des gentil papa-mamans qui veulent bien "prendre un enfants
par la main ". La direction a pu calmer qu'il s'agissait là d'une " politique plus
économique, mais surtout plus humaine ". Le problème, c'est qu'il va falloir recruter,
former et contrôlé plusieurs centaines de familles supplémentaires dans les années à
venir,alors qu'il n'y a actuellement pas assez de postulants pour appliquer strictement
les critères de sélection. On d'être tellement en galère d'ici l'an prochain qu'un
casier judiciaire pour détournement de mineure ne sera pas rédhibitoire.
En fin pour éviter que d'autres jeunes ne remplire les places vidées en foyer (il
y a une hausse des " signalements " de jeunes en danger depuis 2007), la source est
tarie en développant le milieu ouvert,le soutient à la parentalité. La loi de 2002 élargi
les missions de l'aide social à l'aide sociale à l'enfance à la prévention,mettant en avant qu'il faut
soutenir les parents dans leur tâche pour éviter d'avoir à les suppléer. Une amélioration
sur le éthique,mais qui sert de cache-misère aux restrictions budgétaire : ça
coûte moins cher d'envoyer une assistante sociale quatre par mois vérifier
que les parents lavent , nourrissent et ne cassent pas trop la gueule de leurs mômes
plutôt que d'avoir a les placer quand les parents faillissent. Le risque c'est que, comme
partout, les travailleurs sociaux charger du milieu ouvert seront surchargés de travail
et ne pourront assurer leurs contrôles. en Isere il y a quelques années, un bébé est
mort d'inanition,alors qu'il " bénéficiait " d'un suivi renforcé. Plus récemment,en
Seine-et-Marne, les gendarmes ont découvert fortuitement qu'une môme suivie par
l'aide sociale à l'enfance était enterrée dans les bois depuis plusieurs mois, et que les
parents présentait la grande soeur aux travailleurs sociaux, débordés.
Le plan prévoyait une réduction de trois cent lits dans les établissements dans les
trois prochaines années, et la fermeture totale de centaines structures. Il devait se
traduire par la suppression de cent soixante-dix-huit postes de travailleurs sociaux,
ce qui entraîna forcément leur colère. Environ deux cents d'entre eux ont manifesté
trois fois entre le 20 mars et le 12 avril, déterminés à faire le bras de fer avec le conseil
général. La direction s'y attendait, évidement, et avait prévu de divisé pour mieux
régner. Mais face a une grosse mobilisation, Vallini, qui craint sans doute que remue-
ménage finisse par remettre en cause ses ambitions ministérielles, a cédé. Le 12 avril,
il annule le plan et promet que les travailleurs sociaux de terrain seront impliqués dans
la réécriture du projet. On dirait que le directeur général n'aura pas réussi son coup
de force, lui qui proposait de" convaincre plutôt qu'imposer " (2). Malgré cette
reculade, les salariés restent vigilants, convaincus que le conseil général arrivera à
ses fin d'une manière ou d'une autre.
Au conseil général, le mal-être devient en tous cas plus que palpable, la colère aussi.
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